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Kabaneri of the Iron Fortress : magnifique, mais creux

Avec l’arrivée en France du service de vidéo à la demande Amazon Prime Vidéo, plusieurs séries animées japonaises jusqu’ici inédites chez nous sont désormais disponibles. C’est le cas de Kabaneri of the Iron Fortress, réalisée par une grosse partie de l’équipe derrière l’adaptation animée de L’Attaque des Titans.

L’histoire de Kabaneri of the Iron Fortress prend place dans une sorte de Japon alternatif, en pleine révolution industrielle, appelé Hinomoto. Un mystérieux virus y est apparu, transformant ceux qui y sont exposés en Kabane (mot signifiant « cadavres »), des créatures agressives attaquant tout ce qui bouge, et dont le seul point faible est leur cœur, protégé par une couche d’acier.

Les rares survivants ont trouvé refuge dans des forteresses appelées « stations », reliées entre elles par des trains blindés.

Ikoma, jeune ingénieur, habite dans une de ces stations, qui va être subitement attaquée par les Kabane. Mordu par l’un d’entre eux, il va parvenir à résister au virus, devenant alors un Kabaneri, hybride entre un humain et un Kabane doté d’une grande puissance.

Obligé de s’enfuir avec une partie de la population de la station dans le train blindé Kotetsujo, il va faire la connaissance de Mumei, une mystérieuse jeune fille qui semble dotée des mêmes pouvoirs que lui.

Dernière série en date de Wit Studio, Kabaneri of the Iron Fortress rappelle immédiatement par son histoire et son ambiance une autre œuvre du jeune studio d’animation : L’Attaque des Titans. Une ressemblance qui n’a rien d’un hasard, puisque l’on retrouve à sa conception une grosse partie de l’équipe déjà derrière l’adaptation du manga d’Hajime Isayama, notamment Tetsuro Araki à la réalisation, et Hiroyuki Sawano aux musiques.

Et sur la forme, force est de constater que le résultat est une grosse claque. L’animation est d’une fluidité exemplaire, la réalisation soignée, et la direction artistique magnifique. Les couleurs sont vives, mais empruntes de tonalités brunes, rendant le moindre plan très agréable à l’œil, les décors, ainsi que les machines sont détaillés et viennent donner une véritable crédibilité à ce monde apocalyptique. Mention spéciale au design des personnages, dû au talentueux Haruhiko Mikimoto (Macross, Gunbuster), qui tranche agréablement avec les productions actuelles par son petit côté rétro.

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Un sans faute, alors ? Hélas non… Car malgré ses énormes qualités graphiques, la série est totalement plombée par son scénario. Ecrit par Ichiro Okouchi, on y retrouve toutes les tares d’une de ses précédentes créations : Valvrave the liberator.

La série ne va jamais plus loin que son concept de départ intéressant, qu’elle ne prendra même pas la peine de développer. L’origine des Kabane n’est pas réellement expliquée, et leur éradication n’est même pas le véritable enjeu de la série. Les personnages se contentent d’essayer de survivre, portés par un scénario qui lui-même ne semble pas trop savoir où il va.

Et même si l’on pourrait imaginer que ce parti-pris de se concentrer sur la survie de ses personnages est voulu, afin de faire écho aux films de zombies, il ne fonctionne pas du tout ici.

La faute à un des gros défauts d’écriture d’Ichiro Okouchi : ne pas savoir créer de personnages au comportement crédible. Car si ceux-ci semblent être assez intéressants de prime abord, ils se mettent vite à prendre des décisions stupides aux antipodes de leur personnalité, dans le seul but de rajouter des péripéties au scénario. Cette façon très artificielle de faire avancer le récit finit par dénaturer tous les protagonistes, Mumei en tête, qui passe d’un personnage de femme forte et charismatique à celui d’une gamine insipide et soumise, dans le seul but de permettre au héros de la sauver. Et ne parlons même pas du « méchant » de la série, complètement unidimensionnel, qui arrive comme un cheveu sur la soupe, et dont les motivations semblent presque sorties de nulle part.

Et le pire, c’est que cette paresse scénaristique vient renforcer les similitudes entre Kabaneri et L’Attaque des Titans (survie d’une humanité retranchée dans des forteresses pour échapper à de puissantes créatures, même ambiance musicale…), donnant l’impression d’avoir affaire à pâle copie sans âme et sans substance de l’œuvre d’Hajime Isayama.

Véritable démo technique montrant une fois de plus tout le talent artistique de Wit Studio, Kabaneri of the Iron Fortress s’avère hélas n’être au final qu’une magnifique coquille vide sans saveur, où l’émerveillement visuel du début finit par se muer en énervement constant face aux décisions des personnages.

Et même si une suite a déjà été annoncée, on ne peut que se demander s’il sera vraiment possible de redonner de l’intérêt à l’univers de Kabaneri avec des bases aussi bancales.

 

Rédacteur : Mathieu Carré

Kabaneri of the Iron Fortress

Série de 12 épisodes

Disponible via le service de vidéo à la demande par abonnement Amazon Prime Vidéo et en DVD/Blu-ray chez @Anime

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