Série de science-fiction ambitieuse des studios Sunrise (Gundam), et créée par une partie de l’équipe ayant travaillé sur Code Geass, Valvrave est loin d’atteindre le niveau de son illustre ainé…
Nous sommes dans un lointain futur. Les humains ont désormais émigré massivement vers l’espace pour aller coloniser d’autres planètes, et se sont divisés en deux factions ennemies : Dorssia, une fédération militaire, et ARUS, union politique et économique de plusieurs pays.
Jeune étudiant du lycée Sakimori, Haruto Tokishima vit sur le module 77, station spatiale construite par l’état neutre JIOR.
Mais une attaque de Dorssia sur le module va tout faire basculer. Haruto va en effet découvrir que la station cache un modèle de robot surpuissant du nom de Valvrave.
Seul problème, pour pouvoir le piloter et protéger ses amis, Haruto devra faire un lourd sacrifice : renoncer à sa condition d’humain…
Produit par le célèbre studio Sunrise, à qui l’on doit notamment les Gundam, Valvrave the liberator s’annonçait comme un projet ambitieux. Egalement adapté, en parallèle de la série animée, en plusieurs mangas et romans, on sent que le studio voulait reproduire le succès d’une autre de ses productions : Code Geass.
Il n’est donc pas étonnant de retrouver sur cette série une partie de l’équipe ayant auparavant travaillé sur ce précédent succès, notamment son créateur, Ichiro Okouchi.
Bénéficiant du savoir-faire du studio en matière de série de mechas, on peut dire que Valvrave est incontestablement une réussite sur la forme. L’animation des combats est de toute beauté, les musiques sont sympathiques (notamment les génériques), et le design des personnages est très réussi. Ce dernier est d’ailleurs assuré par la mangaka Katsura Hoshino (D.Gray-man). Une recette déjà utilisée pour Code Geass, qui avait quant à lui fait appel aux Clamp (X, Tsubasa Chronicle).
Au vu de cette équipe talentueuse, Valvrave avait donc tout pour devenir elle aussi une série de qualité. Malheureusement, elle se retrouve totalement plombée par un défaut de taille : son scénario…
Pourtant, certains thèmes s’avéraient intéressants (pilotage de robots aux graves conséquences, utilisation des réseaux sociaux pour influer sur l’opinion publique lors d’un conflit…).
Hélas, l’histoire a vraiment du mal à se mettre en place. L’univers est assez mal décrit au départ, et il faut attendre de nombreux épisodes avant d’en saisir réellement les enjeux. Pire, pendant la première moitié de la série, on a l’impression que l’histoire n’avance pas vraiment, les personnages se contentant presque de réagir aux attaques assez mollemement, bloqués sur leur station…
Ensuite, les situations s’avèrent bourrées de clichés, reprenant allègrement des concepts maintes fois utilisés dans les séries Gundam, ou dans Code Geass. Pourtant, la série n’est pas avare en retournements de situations qui se veulent « époustouflants » et « imprévisibles ». Mais leur trop grand nombre, et leur tendance à arriver vraiment comme un cheveu sur la soupe donne l’impression d’une histoire non maîtrisée et improvisée au fil des épisodes.
Enfin, les personnages constituent LA grosse faiblesse de la série. Trop nombreux, ils s’avèrent, sauf rares exceptions, beaucoup trop caricaturaux pour qu’on s’attache vraiment à eux. Il faut dire que leur personnalité ou leur passé ne sont pratiquement jamais développés au cours de la série, sauf lorsque cela doit avoir une conséquence directe sur le scénario. Même le héros, Haruto, en fait les frais, son caractère trop fade et son indécision permanente le mettant même totalement en retrait dans certains épisodes. Un comble !
Si ces problèmes sont en partie atténués lors de sa deuxième partie, un peu plus claire et dynamique, on ressort néanmoins de Valvrave avec la sensation d’avoir assisté à une série dont le potentiel a été gâché par ses lacunes scénaristiques. Dommage…
Rédacteur : Mathieu Carré
Valvrave the liberator
Série en 24 épisodes
Disponible en streaming et en téléchargement chez Wakanim
