Après avoir publié de nombreuses œuvres de Keiko Ichiguchi (1945, America) Kana nous propose de découvrir un de ses mangas les plus personnels, traitant de la catastrophe qui a touché le Japon en 2011.
Japonaise, Itsuko vit depuis plusieurs années en Italie avec son mari, un italien dessinateur de BD.
Rédactrice pour des revues japonaises, elle revient néanmoins régulièrement dans son pays natal, notamment pour rendre visite à son ancienne institutrice qui compte beaucoup pour elle. Et lors de leur dernière rencontre, les deux femmes se sont fait la promesse de se revoir au printemps, pour aller voir les cerisiers en fleurs.
Mais ce projet va être bouleversé par un événement tragique. Nous sommes le 11 mars 2011, et un tremblement de terre va frapper le Japon…
Avec Les Cerisiers fleurissent malgré tout, Keiko Ichiguchi nous livre un de ses mangas les plus personnels. Vivant elle aussi en Italie, elle relate, à travers son héroïne, la façon dont elle a vécu les événements tragiques qui ont bouleversés le Japon en 2011.
Car la mangaka l’avoue elle-même en fin de volume : ce qui, au départ, devait être un manga inspiré par ses souvenirs d’enfances s’est vu transformé, suite au séisme, en une sorte de confession des émotions qu’elle a éprouvées lors de ce drame.
Au fil des pages, la mangaka partage ainsi son incompréhension face à la succession des événements, son sentiment d’impuissance, sa souffrance de ne pas être sur place, son inquiétude quant au sort de ses proches, ou sa colère face au manque d’informations, notamment sur le terrible accident nucléaire de Fukushima.
Et au-delà de son expérience personnelle, elle nous livre également une réflexion sur la façon dont les japonais ont dû continuer à vivre leur quotidien après cette catastrophe.
Les Cerisiers fleurissent malgré tout nous livre donc à la fois un témoignage bouleversant et une histoire touchante qui ne laissera personne indifférent.
Des éléments qui font de ce manga une œuvre indispensable, tant elle permet de mieux comprendre ce qu’ont pu ressentir, lors de cette catastrophe, les japonais expatriés.
Rédacteur : Mathieu Carré
Les Cerisiers fleurissent malgré tout
Dessins et scénario de Keiko Ichiguchi
Série complète en 1 tome paru en France chez Kana
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Super, je vais me procurer ce manga. C’est tres intéressant de voir la littérature qui émane de cette catastrophe.
Ca m’évoque les interrogations de Ryoko Sekiguchi, qui vivait en France à ce moment (et qui est en Italie d’ailleurs en ce moment) : Elle s’interroge sur la place de la littérature dans le présent d’un moment bouleversant. Qu’a-t-on envie de lire ? Peut-on écrire de la littérature ? Une catastrophe change-t-elle la façon d’écrire ?
Je te recommande d’ailleurs chaudement « Ce n’est pas un hasard » qu’elle a écrit après Fukushima et dont je parle sur mon blog : http://cocoyuyu.blogspot.fr/2012/03/ce-nest-pas-un-hasard-de-ryoko.html
Tu ne seras pas déçue, ca se lit très vite et c’est d’une magnifique poésie. Elle a d’ailleurs écrit directement en français et ca se ressent
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