Top
manga-detective-conan-1

Detective Conan : 16 ans d’enquêtes

Après plus de 70 tomes et 16 ans de publication en France chez Kana,
Detective Conan vaut-il toujours le coup ?

Ayant donné lieu au japon à plusieurs films, dramas, et à une adapatation en dessin animé qui dépassera bientôt les 700 épisodes, Detective Conan a également fait partie des premiers mangas publiés par Kana en 1997.

Son histoire est assez simple. Détective lycéen aux capacités de déduction impressionnantes, Shinichi Kudo est empoisonné lors d’une enquête par deux hommes en noir faisant partie d’une mystérieuse organisation. Mais plutôt que de le tuer, le poison le fait accidentellement rajeunir de 10 ans. Il est recueilli par son amie d’enfance, Ran Mouri, qui ignore tout de sa véritable identité, et dont le père est lui aussi détective. Se faisant désormais appeler Conan Edogawa, il va aider à résoudre dans l’ombre les différentes affaires confiées à son père, dans l’espoir que l’une d’elle le remette un jour sur la piste de ces mystérieux hommes en noir, seul espoir pour lui de retrouver son âge d’origine.

Pionnier du manga policier en France, et tranchant avec les thèmes abordés par les autres Shonen publiés à l’époque, Detective Conan avait séduit par son mélange original d’enquêtes, de suspense, d’humour et d’une petite dose de fantastique inattendue avec son héros rajeuni. Le tout prenait place, qui plus est, dans un japon contemporain assez bien retranscrit permettant au lecteur d’en apprendre plus sur les spécificités de ce pays.

Mais 16 ans et 71 volumes plus tard, force est de constater que le manga a un peu perdu de sa superbe. La faute, d’abord, à l’intrigue principale sur les hommes en noir qui, si elle a tout de même connu quelques rebondissements intéressants, n’a pas énormément évolué.

Si cela peut éventuellement se comprendre, puisque la résolution de ce pan de l’histoire signerait sûrement la fin du manga, ce qui est plus problématique, ce sont les enquêtes qui peinent un peu à se renouveler au bout de tant d’années de publications. Véritable cœur du manga, si elles restent agréables à lire et reposent toujours sur des stratagèmes assez originaux, on ne peut néanmoins s’empêcher d’y déceler une certaine routine dans la façon dont elles sont amenées et mises en scène. Résultat : le manga semble un peu moins percutant qu’à ses débuts.

L’auteur, Gosho Aoyama, semble toutefois en avoir conscience, puisqu’on sent qu’il essaie un peu de se renouveler dans ses derniers tomes en bouleversant un peu le schéma de certaines enquêtes, en introduisant quelques personnages récurrents mystérieux, ou en organisant des duels entre son héros et le personnage de Kaito Kid, sorte d’Arsène Lupin charismatique issu d’un de ses autres mangas, Magic Kaito.

Lecteur avide de romans policiers, ce qui explique sûrement son talent à mettre en scène ses enquêtes, il a de toute façon annoncé que son manga ne dépasserait sûrement pas les 100 volumes, ce qui reste tout de même un chiffre important.

Mais malgré son nombre presque décourageant de volumes parus et l’installation d’une certaine routine dans certaines de ses enquêtes, Detective Conan reste un manga qui vaut le coup d’être lu, ne serait-ce que pour y découvrir au fil des chapitres des détails très intéressants sur la culture japonaise rarement abordés par d’autres mangas.

Quant aux amateurs d’enquêtes, ils continueront à y trouver leur compte, même si on leur conseillera de le lire à petite dose, un peu comme l’on peut ouvrir de temps en temps un bon roman policier.

Rédacteur : Mathieu Carré

Detective Conan

Dessins et scénario de Gosho Aoyama

71 tomes parus en France chez Kana, série en cours

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>