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Le Conte de la princesse Kaguya : un bijou de poésie et d’émotion

Après, Le vent se lève de Hayao Miyazaki,  l’autre pilier du Studio Ghibli, Isao Takahata, nous livrait en juin dernier ce qui devrait être son dernier film. Retour sur cette œuvre pleine de poésie, à l’occasion de sa sortie en vidéo.

Le Conte de la princesse Kaguya nous raconte l’histoire d’un vieux paysan sans enfants qui découvre un beau jour, à l’intérieur d’un bambou, une minuscule fillette.

Cette mystérieuse créature va alors se transformer en un bébé qu’il va décider, avec sa femme, d’éduquer comme une princesse.

Mais cette jeune fille venue d’un autre monde parviendra-t-elle à être heureuse dans le nôtre ?

Ce film marque le retour d’Isao Takahata dans les salles obscures, 14 ans après son dernier long-métrage : Mes voisins les Yamada. Un délai qui peut s’expliquer, entre autres, par la technique d’animation si particulière qu’utilise le film, plus complexe à réaliser que pour un dessin animé traditionnel.

Car à l’instar de Mes voisins les Yamada, Le Conte de la princesse Kaguya présente un aspect graphique très proche du dessin fait à la main, sur une feuille de papier. Les traits ont un aspect crayonné très prononcés, et sont mis en couleur par des teintes pastelles qui ne suivent pas parfaitement les contours des dessins. Le tout est posé sur des arrières plans à forte dominante de blanc, ce qui renforce cette impression de voir véritablement des dessins s’animer. L’aspect graphique des personnages, lui, s’éloigne des codes habituels des productions Ghibli pour évoquer celui des estampes japonaises.

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Un choix artistique qui demandera un temps d’adaptation chez certains spectateurs, mais qui s’avère payant, tant il renforce le côté poétique du long-métrage.

Cette technique d’animation autorise même quelques expérimentations, comme le fait de symboliser la perte des repères de l’héroïne lors d’une séquence de course très impressionnante, où ses traits deviennent de plus en plus brouillons pour se rapprocher du crayonné.

Mais surtout, cette impression de voir de véritables estampes japonaises s’animer colle à merveille avec l’histoire. Le Conte de la princesse Kaguya, est en effet, à la base, le plus ancien des contes japonais. Et là ou les autres adaptations par le Studio Ghibli de récits existants s’éloignaient de leur matériau de base pour mieux se les réapproprier, Isao Takahata a choisi ici de respecter presque à la lettre les différentes péripéties du conte d’origine.

Il faut dire que celui-ci s’accorde à merveille avec les thématiques des différents films du réalisateur. On y retrouve, en plus de l’aspect graphique qui évoque Mes voisins les Yamada, des questionnements de l’héroïne sur sa vie, comme dans Omoide Poroporo, des passages évoquant les fables burlesques à la Pompoko, et surtout des séquences d’émotion dignes du Tombeau des Lucioles. Le résultat donne même l’impression, comme pour Le vent se lève, de Miyazaki, d’assister à un dernier film très personnel du réalisateur, âgé tout de même de 79 ans, même si celui-ci ne l’a jamais réellement présenté comme tel.

Mais une chose est sûre, et malgré quelques longueurs par moment dû à l’histoire d’origine, Le Conte de la princesse Kaguya est un petit bijou de poésie et d’émotion, porté par la musique de Joe Hisaishi, le compositeur attitré de Miyazaki, qui collabore ici pour la première fois avec Takahata.

Un joli conte à découvrir d’urgence, et dont la dernière séquence restera gravée dans l’esprit de beaucoup de spectateurs, avec sa musique festive et ses dessins colorés qui viennent sublimer une des fins les plus émouvantes jamais proposée dans un film du studio Ghibli, avec celle du Tombeau des Lucioles.

 

Rédacteur : Mathieu Carré

Le Conte de la princesse Kaguya

Un film de Isao Takahata

Disponible en vidéo chez Disney, dans sa collection consacrée au Studio Ghibli

5 Comments

  • Natsu dit

    J’ai tout particulièrement aimé ce film que j’ai été voir à sa sortie française. Il est beau, délicat, j’étais comme une enfant emerveillée. Impossible de ne pas être ému par ce conte, même mon copain a failli lacher sa petite larmichette!
    C’est devenu un de mes films favoris du studios et j’ai été très déçue de voir qu’il était quasi inexistant au musée Ghibli de Mitaka, alors que Totoro est plus qu’omniprésent… Je me suis legerement consolée avec les quelques layout proposés lors de l’exposition Ghibli aux arts ludiques mais je déplore le fait qu’il reste méconnu…

    • DavidZ dit

      isao takahata est un réalisateur de génie dont le nom est assez peu connu du grand public, je trouve aussi qu’il mériterait d’être bien plus à l’honneur au musée Ghibli, et même partout en fait

  • Maddy M. dit

    Ce conte est magnifique, il est vrai. J’ai adoré le film qui représente parfaitement le conte originel.

    Je souhaite néanmoins apporter une petite correction. La Princesse Kaguya ne reçut pas son nom par son père mais par le sage Inbe No Akita. Il lui donnera le nom de « Princesse Kaguya des pousses de bambous » au moment de sa puberté. Ses parents l’appelaient seulement « Princesse » quant aux enfants du village ils lui donnaient le nom de Takenoko (qui peut être traduit par : »Enfant du bambou »)

    • MathieuC dit

      Oui, en effet, il s’agissait d’une petite erreur d’inattention de ma part concernant l’origine du nom de la Princesse Kaguya.
      Erreur que je viens de corriger à l’instant.
      Merci de me l’avoir signalée !

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